Joseph Carles, les blagnacais connaissent le maire, mais pas forcément l’homme pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 69 ans je suis marié père de deux garçons et grand père de cinq petits enfants. Je suis le dernier d’une fratrie de cinq enfants issus d’une famille de réfugiés espagnols. Mes parents ont été emportés par la « retirada » pour s’être opposés à un régime totalitaire et fasciste. Après quelques pérégrinations ils ont définitivement posé leurs valises à Blagnac alors que je n’avais que quelques mois.

Je suis donc un enfant de Blagnac qui doit ce qu’il est devenu à sa famille, au modèle social français, et à la ville de Blagnac qui nous a accueillis avec une grande bienveillance.

Un parcours un peu singulier rendu possible par cet ascenseur social qui a caractérisé la période dite des trente glorieuses depuis les années 45 jusqu’aux années 75. Si j’ai pu faire des études supérieures c’est en effet parce que la France a eu cette extraordinaire faculté d’offrir à ses enfants, la possibilité de trouver leur place dans la société. Certes comme beaucoup de mes amis nous devions concilier les petits boulots et les études.

Ainsi, d’abord diplômé d’expertise comptable, j’ai poursuivi mes études jusqu’à la soutenance de ma thèse et l’obtention du titre de Docteur en sciences de Gestion.

J’ai alterné les fonctions de cadre dans une banque coopérative et mutualiste, j’ai été directeur de la division secteur public dans un grand cabinet de conseil international pour terminer ma carrière comme maitre de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse et consultant pour les grandes villes comme Marseille Métropole, Nantes, des départements et des Régions mais aussi des villes de plus petite taille. Ces expériences m’ont permis de publier plusieurs livres consacrés à la gestion et à la gouvernance des collectivités locales.

J’ai cherché dans mon engagement, à mettre au service de ma ville le fruit de mes travaux de recherche, de l’expérience d’autres communes, et j’ai donc décidé de franchir le cap et d’être élu.

Adjoint en responsabilité des finances de la ville aux côtés du maire Bernard Keller depuis 2001, je me suis attaché à redresser une situation financière particulièrement tendue pour trouver des marges de manœuvre et engager une réelle politique de service à la population.

La gestion n’est pas une finalité, ce n’est qu’un moyen pour conduire des projets ambitieux en maîtrisant le risque et en assurant l’avenir. C’est cette conception de a gestion qui m’oppose à la pensée dominante de la performance financière source d’injustice et berceau de révolte

J’ai été membre du Parti Radical de Gauche jusqu’à ce que ce parti décide d’abord de fusionner avec le « Parti Radical de Centre Droit » (Valoisien) puis revienne sur cette fusion. Ces mouvements m’ont conduit à abandonner toute appartenance à un parti politique.

L’élection d’Emmanuel Macron a changé la donne et la place des partis même si leur utilité ne peut être contestée.

Je suis donc et je reste un homme de Centre Gauche.

Le centre parce que c’est l’espace politique qui peut accueillir des sensibilités différentes dès lors qu’elles sont porteuse de valeurs républicaines, de respect et de tolérance. C’est donc une liste composée d’hommes et de femmes de différentes sensibilités mais unis autour d’un projet sérieux et crédible qui sera proposée aux blagnacais.

La gauche, même si elle n’a n’en pas le monopole, incarne l’humanisme, la solidarité, la quête de justice, valeurs auxquelles je suis profondément attaché. Mon histoire familiale, la fuite de mes parents au terme d’une lutte contre le totalitarisme et l’aliénation de la liberté m’a marqué et explique mon positionnement politique à gauche.

Mon dernier ouvrage a pour titre « compétition versus coopération ». J’ai voulu dans cet essai montrer que personne ne peut plus rien faire seul et que c’est toujours ensemble que l’on réussit les grandes choses.
Le nom de la liste « Blagnac avec vous » est la traduction de ce postulat.

Je ne suis pas isolé dans cette croyance. De grands hommes, notamment Kof Annan, l’a formulé avant moi : « La seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’humanité est celle de la coopération et du partenariat ».

Le second point qui me semble important c’est d’encourager l’esprit d’entreprise, de reconnaître ceux qui osent. Les vrais entrepreneurs. Il y a dans les esprits une confusion entre les cadres dirigeants qui ne prennent pas de risque mais qui négocient des rémunérations indécentes et les vrais entrepreneurs qui jouent avec leur patrimoine et qui prennent les risques de l’innovation.

Un maire doit avoir un esprit d’entrepreneur même s’il doit mesurer la soutenabilité financière de ses projets, la métamorphose de Bordeaux en est le parfait exemple.